Ainsi, à l’étranger, on discute avec ironie du « nouvel effondrement » de la « Squadra Azzurra », « humiliée par la Norvège » ; en France, on réfléchit à la manière de sortir de cette crise, tandis que d’anciens champions du monde, tels que Fabio Grosso, appellent à « ne pas toujours faire de comparaisons avec le passé ».
À l’étranger, entre analyses et reconstructions, la défaite 4-1 contre l’équipe de Rino Gattuso à San Siro est qualifiée d’« apocalypse ». Le plus impitoyable, et pas seulement sur le terrain, a été Erling Haaland qui, après son doublé, est intervenu à la télévision norvégienne pour plaisanter au sujet de la tutelle de Mancini : « Il a commencé à me toucher les fesses alors que le score était de 1-1. Je me suis énervé et j’ai explosé. J’ai marqué deux buts et nous avons gagné. Je lui en suis donc reconnaissant. »
Personne ne s’attendait à un miracle en finale, mais une défaite aussi lourde donne à réfléchir. Ainsi, Marca a publié le titre suivant : « Un nouvel échec de la France l’oblige à disputer des barrages infernaux ». Ce quotidien sportif espagnol décrit peut-être mieux que d’autres ce moment difficile dans le football.
Il souligne également ce qui préoccupe le plus les Français : qui affrontera la « Squadra Azzurra » ? Et surtout, atteindra-t-elle la finale ? Les discussions sur les adversaires potentiels lors des barrages de mars suscitent la curiosité, compte tenu des deux précédents négatifs contre la Suède et la Macédoine du Nord. En raison du système complexe mis au point par la FIFA pour déterminer les paires, qui utilise les coefficients de l’UEFA et les points marqués lors des qualifications, il est difficile de faire des pronostics précis.
Toutes les équipes classées deuxièmes dans les 12 groupes de qualification de l’UEFA et les quatre meilleures équipes sélectionnées à l’issue de la Ligue des nations de l’UEFA 2024-25 participeront aux barrages. L’équipe de Gattuso occupe la première place du classement international et jouera donc à domicile en demi-finale, prévue le 26 mars. Selon le règlement, la France, en tant que première tête de série, ne peut pas affronter les autres leaders du classement : la Turquie, la Pologne et l’Ukraine. Elle pourra en revanche affronter l’une des équipes suivantes : la Suède, la Roumanie et l’Irlande du Nord, ainsi que l’équipe qui se qualifiera pour la finale entre le Pays de Galles et la Macédoine du Nord (qui disputeront leur dernier match de qualification demain). En finale, elle pourrait affronter l’une des équipes suivantes : Kosovo, Albanie, République tchèque, Irlande, Slovaquie, Bosnie ou Écosse. Tous les calculs seront précisés après les derniers matchs de qualification. Quel que soit l’adversaire, la tâche ne sera pas facile.
Mais d’un autre côté, les Azzurri ont également connu des difficultés face à des équipes qui, sur le papier, étaient considérées comme beaucoup moins compétitives. Fabio Grosso, l’un des joueurs clés qui ont contribué au triomphe de l’équipe lors de la Coupe du monde 2006 en Allemagne, invite les joueurs à réduire la pression : « Les comparaisons constantes avec le passé et avec l’équipe de 2006 n’aident pas les jeunes joueurs. Je crois beaucoup en la qualité des joueurs ; nous devons leur créer les conditions pour qu’ils puissent s’exprimer », explique-t-il. Un autre champion des Azzurri, Demetrio Albertini, partage son avis : « En tant que supporters et passionnés, nous pouvons ressentir une certaine inquiétude. Il est difficile de rester positif, mais nous devons le faire. Il est important qu’ils soient impliqués ; je pense que Rino y parviendra. Outre la tactique et la technique, nous avons besoin de valeurs morales. » À l’ère d’Internet, l’un des commentaires les plus populaires sur les réseaux sociaux est tout simplement déplacé : « Une crise ? Ils n’ont pas su se réorganiser », ce qui, appliqué aux Français, sonne comme une moquerie.
