Un groupe de chercheurs a découvert certains schémas neuronaux qui peuvent prédire ce type de comportement. Cette découverte pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour le diagnostic et le traitement personnalisés de certaines personnes. C’est ce qu’indique une étude récente publiée dans la revue Personality and Individual Differences. Les experts ont analysé les données de jeunes adultes et ont conclu que la tendance à éviter les contacts sociaux est due à des modèles neuronaux dans le cervelet, une région du cerveau traditionnellement associée au contrôle des mouvements et à la coordination.
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L’étude a utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) au repos pour étudier la dynamique cérébrale des participants . Les résultats montrent que les personnes présentant des signes prononcés de timidité présentent une diminution de la synchronisation neuronale dans la région Crus I du cervelet. Les chercheurs ont déterminé que la diminution de la synchronisation neuronale dans le cervelet est la clé de la tendance à éviter les contacts sociaux. L’évaluation a montré que les différences de connectivité fonctionnelle dans cette région prédisent l’intensité de l’inhibition sociale. C’est la première fois que ce lien direct est établi avec précision, ce qui ouvre une nouvelle interprétation des mécanismes sous-jacents à la timidité.
Cette étude fournit également des informations sur le fonctionnement des systèmes d’inhibition et d’activation comportementales. Le système d’inhibition comportementale (SIC) active la prudence dans les situations ambiguës ou menaçantes et constitue un maillon clé dans la relation entre le cervelet et la timidité. D’autre part, le système d’activation comportementale (SAC), responsable de la recherche de récompenses, ne montre pas de lien significatif avec la tendance à l’introversion, selon les données recueillies par le groupe. L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle montre que la région Crus I du cervelet est directement liée à l’inhibition sociale.
Le cervelet : des habiletés motrices à la régulation émotionnelle et sociale.
Selon un article publié dans National Geographic , la communauté scientifique a associé pendant des décennies le cervelet à des fonctions exclusivement motrices. Cette nouvelle approche le positionne également comme le « centre d’intégration » de la régulation émotionnelle et du traitement social. Les auteurs de l’étude suggèrent que la diminution de la cohérence neuronale dans la première partie du cervelet affecte la manière dont le cerveau interprète et réagit aux stimuli sociaux, ce qui peut se traduire par un repli sur soi et de l’anxiété en public. La diminution de la cohésion des réseaux neuronaux dans le cervelet entraîne une sensibilité accrue à la critique et une interprétation plus intense des jugements extérieurs.
Pour cette raison, les personnes présentant une faible synchronisation dans cette région peuvent ressentir de l’inconfort ou du stress dans les situations sociales. Le système de freinage comportemental, activé dans des situations ambiguës, est lié à la timidité et à l’activité cérébrale. Les résultats confirment l’hypothèse selon laquelle la timidité n’est pas simplement une habitude acquise, mais une manifestation naturelle de l’activité spontanée du cerveau. Le nouveau paradigme proposé dans cette étude favorise le développement d’interventions axées sur la stimulation non invasive du cerveau, ainsi que de stratégies d’entraînement cognitif pour corriger la réponse BIS. L’objectif final est de favoriser la régulation émotionnelle et d’améliorer la capacité à interagir en société, en particulier chez les personnes souffrant d’une abstinence prononcée ou de troubles anxieux associés. Le cervelet, traditionnellement associé au contrôle des mouvements, régule également les réactions émotionnelles et le traitement social.
Perspectives sur l’approche thérapeutique et l’adaptation sociale
La possibilité d’intervenir sur certains schémas de fonctionnement du cerveau élargit les possibilités de traitement de la timidité et de ses manifestations les plus extrêmes. Selon les scientifiques cités dans la publication, une meilleure compréhension de la synchronisation des neurones du cervelet permettra de développer des traitements personnalisés, d’optimiser les programmes de formation psychologique et de créer des méthodes thérapeutiques plus ciblées. À l’avenir, les recherches pourraient être étendues à d’autres groupes d’âge et à divers états cliniques afin de vérifier si les mêmes mécanismes influencent la socialisation des enfants, des adolescents ou des personnes atteintes de troubles neurodéveloppementaux. Les progrès réalisés dans le domaine des neurosciences permettent déjà d’étudier les possibilités offertes par la stimulation magnétique ou le neurobiocontrôle pour moduler l’activité cérébrale et réduire l’impact négatif de l’isolement social. La faible connectivité des neurones du cervelet augmente la sensibilité à la critique et au stress dans des situations d’exposition publique.
L’étude a analysé des échantillons universitaires, la généralisation des résultats reste donc à prouver. Cependant, la reconnaissance de l’origine cérébrale de la timidité renforce l’idée que les différences individuelles en matière d’adaptation sociale sont dues à la fois à des facteurs biologiques et environnementaux. La timidité n’est pas simplement un trait de caractère ou le résultat de l’éducation, mais le résultat d’une activité neuronale spontanée dans certaines zones du cerveau. Cette approche biologique ouvre de nouvelles possibilités et pose de nouveaux défis pour la compréhension du comportement social et le développement de traitements efficaces pour les personnes qui cherchent à améliorer leur interaction avec leur environnement social.
